Ne laissez personne vous définir.

Ne laissez personne vous définir.

Pendant toute mon enfance et toute mon adolescence on m'a répété que j'étais grosse, qu'il fallait que je perde du poids, que ça me rendait moche, indésirable et j'en passe.

Toute ma jeunesse, le mot « grosse » était significatif de malheur. J'étais persuadée qu'en étant ronde je n'aurais pas d'ami·e·s, que je ne serais pas jolie, que les garçons ne s’intéresseraient jamais a moi (disclaimer: c'est faux), que si on s’intéressait à moi c'était incroyable, qu'il fallait que je m'attache car ça serait peut être ma seule occasion d'avoir quelqu'un prêt de moi (bon ou mauvais).

Toute ma jeunesse on m'a donné une image de moi. On m'a imposé la vision que je devais avoir de moi.

Toute la première partie de ma vie je me suis sentie mal dans ma peau, écartée, rejetée, moche, grosse, lourde, imposante et j'en passe.

J’étais heureuse et reconnaissante d'avoir des ami·e·s malgré mon poids. J'avais même cette pensée irrationnelle qui me disait que la raison d'une perte d'amitié pouvait être mon poids (ça me rend malade juste de l'écrire).

Être en maillot de bain étais un calvaire.

Être sur une photos qui allaient possiblement être publiées était un supplice.

Je cachais donc mon mal-être sous un très grand sourire plein de dents. Sous des kilos de gentillesse et d'attention. Et sous beaucoup de blagues et de pitreries.

Ce soir je suis retombée sur les fameuses photos de cette époque (Facebook n'oublie jamais). Ces photos où je me trouvais hideuse, où je me trouvais mille et un défaut en plus de mon surpoids.

Ce soir je suis retombée sur ces photos et j'ai halluciné. Ce fameux surpoids qu'on m'a rabâché toutes ces années était en fait dans ma tête. Ces fameux kilos en trop étaient un mensonge encré dans ma tête. Je ne dis pas que j’étais mince, non, j'ai toujours eu des formes arrondies et harmonieuse.

Mais à cette époque j’étais loin d'être grosse. Loin d'être en surpoids.

Je regarde ces photos et j'hallucine, car je me trouve belle, heureuse, dans un poids tout à fait normal, ce qui me rend encore plus belle (je ne dis pas qu'on peut pas être ronde et belle loooiiinn de là, c'est juste un avis personnel de ma personne).

Sur ces photos je suis vivante. Moi qui complexais vis à vis de mes camarades de classe fines, belles, stylées et entièrement dans les normes. Quand je voie ces jeunes filles aujourd'hui je ne suis plus du tout jalouse, au contraire. Je m'envie. Je me trouve si originale, si pétillante, si vivante tout simplement. Je ne me reconnais pas. Elles sont toutes pareilles, elles font toutes la même tête, ne sourient pas, ont toutes la même coupe lisse avec une mèche devant les yeux.

Ces photos me fascinent et me rendent triste à la fois. J'ai perdu tellement de temps à me bouffer mon énergie à écouter les autres sur mon poids, sur mon apparence, à me sentir moche et trop différente. J'ai perdu tellement de temps à me détester, me dégoûter alors que j'étais si belle, si pétillante, si sexy.

Je suis triste de l'image qu'on m'a donné d'une femme ronde, triste qu'on m’aie fait croire qu’être grosse était mal et qu'il fallait s'en excuser, triste d'avoir autant souffert, de m'être autant détestée, triste de ce qu'on peut penser d'une femme ronde.

Ce n'est pas parce qu'on est ronde ou même grosse (disons les mots), qu'on à le droit de se faire marcher sur les pieds. Être ronde n'est pas une définition en soi et ne donne pas tout les droit aux autre de faire ce qu'ils veulent de nous. Nous ne devons pas nous excuser d'exister. Je suis ronde, mais je reste un être humain.

Je reste une femme, belle, sexy, intelligente et drôle. Être ronde est un plus qui ne défini pas qui je suis.

En voyant ces photos ce soir, je me suis rappelée les horreurs que j'avais entendues sur moi, la grossophobie subie dans mon propre foyer et ensuite à l’école. Ces idées dévastatrices qui avaient envahies mon esprit et piratés mon image de moi.

Ce soir je suis triste en me rappelant tout ça car je sais que je ne suis pas la seule.

Je sais que beaucoup d'autres jeunes filles, garçons, binaires, non-binaires etc, ont vécu ou vivent actuellement cette situation. Je suis triste car je sais comment c'est dur de s'en défaire mais surtout de vivre avec.

Ne laissez pas les autre vous définir.

Alors apprenez à vous connaître, commencez par vous aimer. C'est suite à ça que vous pourrez laisser la place à des gens vraiment bien qui vous apporterons l'amour que vous méritez.

La première personne qui doit vous aimer, c'est vous.